- fétichiser
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• 1949 ; de fétiche1 ♦ Accorder une admiration, une valeur exagérée à (qqn, qqch.).2 ♦ Fixer le désir érotique sur (un objet). ⇒ fétichisme (3o).⇒FÉTICHISER, verbe trans.Attribuer à quelqu'un ou à quelque chose une existence ou un pouvoir quasi-magique. La réflexion ne peut plus que dédoubler le monde, le fétichiser et le fixer (J. VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p. 161).— Emploi pronom. passif. Cette médiation [l'état] se proclame, se fétichise, devient un absolu (Traité sociol., 1968, p. 372).REM. Fétichisation, subst. fém. Action, fait de fétichiser. Au niveau économique s'accomplit une aliénation particulièrement forte et bien définie, la réification ou fétichisation de la marchandise, de l'argent et du capital (Traité sociol., 1968, p. 372).Prononc. :[
], (il) fétichise [
]. Aucune transcr. ds les dictionnaires. Étymol. et Hist. 1949 (J. VUILLEMIN, loc. cit.). Dér. de fétiche; suff. -iser. Fréq. abs. littér. :5.
fétichiser [fetiʃize] v. tr.ÉTYM. V. 1960; de fétiche, et -iser.❖♦ Didact. Accorder à (qqch.) les pouvoirs d'un fétiche. || Fétichiser le plaisir.♦ Par ext. Accorder à (qqch.) une valeur exceptionnelle.0 Mais peut-être que la migraine est une perversion ? Lorsque j'ai mal à la tête, ce serait alors comme si j'étais saisi d'un désir partiel, comme si je fétichisais un point précis de mon corps : l'intérieur de ma tête : je serais donc dans un rapport malheureux/amoureux avec mon travail ? Une manière de me diviser, de désirer mon travail et d'en avoir peur tout à la fois ?R. Barthes, Roland Barthes, p. 128.♦ Au p. p. (surtout en psychan., psychiatrie). || Dans l'objet fétichisé se reflètent les rapports entre l'enfant et la mère.❖DÉR. Fétichisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.